J’ai récemment retrouvé la joie de mes 6–7 ans (je ne sais plus quand c’était ; je ne veux pas parler à ma place — si c’était mon grand frère ou les graviers — l’ancienne maison lente — ma mère à la fenêtre appelait — et à quel moment — un jour, c’était peut-être midi — on m’a poussé et je me suis enfoncé dans un pli),
quand j’appris à faire du vélo, sans l’aide de mon grand frère, en équilibre. Pour ôter les mains, il ne fallait pas seulement tenir droit, adopter un certain maintien, accélérer ; il suffisait d’observer activement, d’assister au spectacle d’une affiliation inédite entre le vélo, le corps et le monde, capables de trouver des points d’appui, de se seconder, de travailler à la découverte de leur équilibre. Il avait suffi d’être possédé, pris dans l’épaisseur d’un rythme.