Quelque chose cuit

Le moment le plus tran­quille, l’ex­péri­ence ordi­naire de l’hèsy­chia : les ali­ments cuisent (une mon­tre la bouil­loire le linge la lampe aussi)…il n’y a qu’à atten­dre et se soumet­tre au temps en sur­veil­lant nég­ligem­ment ; le monde con­tin­ue sans effort, sans nous, c’est la mai­son, sa tuyau­terie, ses liq­uides tout ce qui, con­tin­uelle­ment, cir­cule, passe, se déverse, encer­cle comme un nid.

(mais cet effroi : avec mes canal­i­sa­tions, mes sucs qui toute la journée passent et repassent comme une mai­son mobile, c’est peut-être moi qui cuis)