Pour qui pratique la conversation écologique (ou “autohypnose”), c’est un phénomène ordinaire, banal : dans l’entrebaîllement, entre veille et sommeil, fugitives et farceuses, nous voyons des images ; nous entendons des voix ; parfois même, nous sentons — ma langue minérale. Nous ne faisons que mettre au jour, enfin possédés, le processus transindividuel qui nous anime continuellement, chaque jour, matériellement traversés par mille voix dont les romans polyphoniques ne parviennent pas à capter l’intensité — il faudrait pour cela montrer comment nous nous enfonçons dans un pli, comment se rejoignent nos visages sur une terrasse, tandis que le jour fond.